CHAPITRE II

L’étrange cousine

 

 

 

LA TANTE des enfants avait guetté l’arrivée de la voiture. Elle sortit en courant de la maison sitôt qu’elle la vit paraître. Dès le premier abord, tante Cécile plut beaucoup à ses neveux et nièce.

« Soyez les bienvenus à Kernach ! s’écria-t-elle joyeusement. Comment allez-vous tous ? Quel plaisir de vous voir ! Et comme ces enfants sont grands ! »

Elle embrassa tout le monde puis fit entrer les visiteurs dans la villa. Celle-ci était d’aspect plaisant. Il régnait une atmosphère vaguement chargée de mystère entre ses vieux murs. Le mobilier, ancien, était fort beau.

« Où est Claudine ? » demanda tout de suite Annie en regardant autour d’elle dans l’espoir de voir surgir sa cousine inconnue.

« C’est une vilaine petite fille, répondit sa tante. Je l’avais priée de rester dans le jardin pour vous attendre et je constate qu’elle a disparu. Je dois vous avertir, mes petits, que vous trouverez peut-être le caractère de Claude un peu difficile au début… Voyez-vous, elle a toujours vécu seule et cela explique en partie sa sauvagerie. Il est possible qu’elle n’apprécie pas tellement votre venue ici. Mais cela lui passera. Ne faites pas attention à ses manières brusques. Avant longtemps elle s’apprivoisera, je l’espère. En tout cas, personnellement, je suis certaine que votre compagnie fera beaucoup de bien à Claude. Elle manque de petits camarades avec qui jouer.

— Vous l’appelez Claude ! s’exclama Annie, surprise. Je croyais que son nom était Claudine.

— Oui, en réalité, c’est bien Claudine, mais Claude a horreur d’être une fille et, pour lui faire plaisir, nous l’appelons Claude, ce qui fait plus masculin. D’ailleurs elle s’obstine à ne pas répondre lorsqu’on l’appelle Claudine. »

Les enfants se firent tout bas la réflexion que leur cousine devait être une petite personne assez étrange. Leur désir de la voir ne fit qu’augmenter. Cependant, elle ne paraissait toujours pas. À défaut, ce fut l’oncle Henri qui s’encadra soudain dans l’embrasure de la porte. Il était grand, très brun, bien de sa personne, mais un perpétuel froncement de sourcils déparait son large front qui respirait l’intelligence.

« Bonjour, Henri, dit M. Gauthier. Voilà longtemps que je n’avais eu le plaisir de te rencontrer. J’espère que mon trio ne te dérangera pas trop dans ton travail.

— Henri s’occupe actuellement de rédiger un ouvrage scientifique, expliqua tante Cécile, mais son bureau est isolé tout à l’autre bout de la maison. Je ne pense donc pas que les enfants le gênent beaucoup. »

L’oncle Henri se tourna vers les trois jeunes Gauthier et leur adressa un petit signe de tête. Mais le pli ne s’effaça pas de son front et Annie et ses frères se sentirent un peu contraints en sa présence. C’était une chance, à leur avis que cet oncle à l’aspect sévère dût travailler dans un coin reculé de la vieille demeure.

« Où donc est Claude ? demanda soudain le savant d’une voix profonde.

— Disparue je ne sais où, avoua tante Cécile un peu ennuyée. Je lui avais pourtant bien recommandé d’être là pour accueillir ses cousins.

— Elle a besoin d’une bonne fessée », déclara oncle Henri. Et les enfants ne purent démêler s’il s’agissait là d’une boutade ou s’il parlait sérieusement. « Eh bien, mes petits, je souhaite que vous passiez du bon temps ici et aussi que vous réussissiez à mettre quelques grains de bon sens dans la tête de Claude ! »

La Villa des Mouettes n’était pas assez grande pour permettre à M. et à Mme Gauthier d’y passer la nuit. Aussi, après un dîner rapide, reprirent-ils la route pour aller coucher dans un des hôtels de la ville voisine. Ils comptaient repartir le lendemain sitôt après le petit déjeuner, pour rentrer chez eux. Ils dirent donc au revoir à leurs enfants dans la soirée. Claude n’avait toujours pas paru.

« Je suis navrée que nous n’ayons pu voir Claudine, murmura Mme Gauthier. Embrassez-la pour nous et dites-lui que nous espérons qu’elle s’amusera bien avec Mick, François et Annie. »

Là-dessus, les voyageurs s’en allèrent. Les enfants se sentirent un peu seuls lorsque la grosse voiture noire de leurs parents eut disparu au tournant du chemin, mais tante Cécile les conduisit au premier étage pour leur montrer leurs chambres, et ils n’eurent pas le temps de s’attrister.

Les deux garçons devaient coucher dans la même pièce, une petite chambre mansardée mais d’où l’on avait une vue splendide sur la baie. Mick et François apprécièrent beaucoup cet avantage. Annie, elle, devait partager la chambre de Claudine, dont les fenêtres s’ouvraient sur la lande qui s’étendait derrière la maison. Cependant, une petite fenêtre de côté donnait sur la mer et Annie s’en montra ravie. De toute manière, la chambre était jolie et les roses rouges qui escaladaient la façade de la maison venaient caresser les vitres au souffle de la brise.

« Je voudrais bien que Claudine revienne, dit Annie à sa tante. Il me tarde de voir à quoi elle ressemble.

— Ma foi, c’est une curieuse enfant. Il lui arrive de se montrer désagréable et hargneuse, mais elle possède un cœur d’or. De plus elle est d’une loyauté à toute épreuve et on peut lui faire confiance. Une fois que vous serez devenus amis tous les quatre, vous pourrez compter sur Claude : elle demeurera votre amie à jamais… Hélas ! elle se lie très difficilement et il ne sera pas commode de l’apprivoiser. Voilà la seule chose qui me tracasse. »

Annie se mit soudain à bâiller. Ses frères lui firent les gros yeux, car ils se doutaient bien de ce qui allait arriver. Et, en effet, ils ne se trompaient pas.

« Ma pauvre Annie ! Tu es fatiguée. Il faut vite vous coucher, mes enfants, et dormir d’une traite jusqu’à demain matin. Ainsi vous vous éveillerez frais et dispos ! » conseilla tante Cécile.

Dès que leur tante les eut quittés, Mick se tourna vers Annie, de fort méchante humeur.

« Quelle sotte tu fais ! lui dit-il. Tu sais bien ce que les grandes personnes s’imaginent dès qu’on se met à bâiller. Moi qui avais tellement envie de descendre un moment sur la plage !

— Je regrette d’avoir bâillé, s’excusa Annie, mais je n’ai pu m’en empêcher. D’ailleurs toi aussi, Mick, te voilà en train de bâiller… Oh ! Et maintenant c’est au tour de François ! »

La petite fille disait vrai. Le long voyage en voiture leur avait donné sommeil à tous, et, sans vouloir se l’avouer, chacun désirait secrètement aller se coucher sans tarder.

Annie embrassa donc ses frères et leur souhaita bonne nuit mais, avant de les quitter, ne put se retenir de leur communiquer son étonnement.

Je me demande bien où peut être Claudine… Elle est drôle, n’est-ce pas, de n’avoir pas été là pour nous recevoir… et puis d’avoir manqué le dîner… et enfin de n’être même pas de retour à une heure aussi tardive ! Après tout, elle doit dormir dans la même chambre que moi. Dieu sait à quel moment elle va venir me réveiller ! »

En fait, les trois enfants dormaient depuis longtemps lorsque Claudine se décida enfin à regagner son lit. Aucun d’eux ne l’entendit ouvrir la porte de la chambre d’Annie. Ils ne l’entendirent pas davantage de déshabiller et faire sa toilette de nuit. Ils ne perçurent même pas le grincement du sommier lorsqu’elle s’étendit entre ses draps. Ils étaient tellement fatigués qu’ils avaient perdu la conscience de toute chose et que seul un soleil éblouissant réussit à les tirer de leurs rêves le lendemain matin.

Lorsque Annie ouvrit les yeux, elle commença par se demander où elle était. Allongée dans son petit lit, elle laissa courir son regard sur le plafond d’abord, puis sur les roses rouges dont les têtes se haussaient jusqu’à la fenêtre ouverte. Alors seulement le sentiment de sa situation lui revint, tout d’un coup.

« Je suis à Kernach, songea-t-elle,… et les vacances s’ouvrent devant moi ! »

Cette agréable perspective la fit se trémousser d’allégresse dans son lit. Soudain, elle jeta, un coup d’œil à la couchette voisine de la sienne. Elle y aperçut la silhouette d’une autre enfant, roulée dans ses couvertures. La seule chose qu’il fût possible de voir distinctement était le haut d’une tête brune et bouclée.

Quand la forme immobile se décida enfin à bouger, Annie lui adressa la parole :

« Dites-moi ! Vous êtes bien Claudine ? »

La fillette couchée dans le lit voisin se mit sur son séant et jeta un regard perçant à Annie. Ses cheveux bouclés étaient coupés très court, presque comme ceux d’un garçon. Le soleil avait hâlé son visage dont le teint bronzé faisait paraître plus bleus encore deux grands yeux couleur de myosotis. Cependant, la bouche était boudeuse et un pli vertical déparait le front, exactement comme chez l’oncle Henri.

« Non ! jeta l’interpellée. Je ne suis pas Claudine.

— Oh ! s’étonna Annie tout haut. Mais alors, qui êtes-vous ?

— Je suis Claude, répondit la fillette, et je ne vous répondrai que si vous m’appelez ainsi. Je déteste être une fille. Je ne veux pas en être une. Je n’aime pas les jeux de filles. Je n’aime que les jeux de garçons. Je sais grimper aux arbres mieux que n’importe quel garçon et je nage plus vite aussi qu’aucun d’entre eux. Je sais également naviguer à la voile aussi bien que n’importe quel marin de la côte. Vous devez m’appeler Claude. Seulement alors je vous parlerai. Sinon, vous ne tirerez pas un mot de moi.

— Oh ! répéta Annie qui songeait que sa cousine était vraiment une créature extraordinaire. « Très bien. Peu m’importe de vous appeler d’une manière ou d’une autre. Claude est à mon avis un très joli nom. Je n’aime pas beaucoup Claudine. De toute manière, vous avez l’air d’un garçon !

— Vraiment ? » répliqua Claude en cessant un instant de froncer les sourcils. « Maman s’est fâchée contre moi lorsque j’ai coupé mes cheveux si court. Auparavant, j’avais des boucles qui me descendaient jusqu’au cou. C’était affreux. »

Les deux cousines se dévisagèrent un long moment en silence.

« N’es-tu pas désolée d’être une fille ? demanda soudain Claude.

— Non, certainement pas ! répondit Annie. J’aime porter de jolies robes, vois-tu… et j’aime aussi mes poupées. Or les garçons n’ont ni robes ni poupées !

— Peuh ! se soucier de chiffons et de jouets ! ricana Claude. Tu n’es qu’un bébé, c’est tout ce que je peux dire ! »

Annie ressentit l’offense.

« Tu n’es pas très polie, protesta-t-elle. Je suis sûre que mes frères se moqueront de toi si tu te donnes des airs de tout savoir. Ce sont de vrais garçons, eux ! Pas des garçons manqués comme toi !

— Eh bien, s’ils veulent se montrer désagréables avec moi, ce sera moi qui me moquerai d’eux ! répliqua Claude en sautant du lit. D’ailleurs, je n’ai jamais désiré vous voir venir ici. Je ne tiens pas à ce que vous viviez avec moi. Je suis très bien toute seule. Et voilà qu’à présent je dois supporter une petite fille stupide qui aime les robes et les poupées, et deux cousins tout aussi stupides sans doute ! »

Annie se rendait compte que toutes deux avaient pris un bien mauvais départ. Elle se garda donc de répondre mais se dépêcha de s’habiller. Elle passa un short gris et un pull-over rouge. Claudine enfila également un short, complété par un sweater de garçon. Les deux fillettes étaient juste prêtes quand les garçons se mirent à tambouriner à leur porte.

« Es-tu habillée, Annie ? Et Claudine est-elle là ?… Claudine ! Nous vous attendons toutes les deux. »

Claudine ouvrit la porte à toute volée et passa devant Mick et François la tête haute. Elle fit mine de ne pas voir les deux garçons stupéfaits et, dégringolant les escaliers, disparut à leurs yeux. Les trois petits Gauthier se regardèrent, consternés.

« Elle ne vous parlera pas si vous l’appelez Claudine, expliqua Annie. C’est une fille très bizarre. Elle m’a dit que notre venue ici l’ennuyait parce que nous allons nous trouver mêlés à sa vie. Elle s’est moquée de moi et s’est montrée assez désagréable. »

François passa son bras autour des épaules d’Annie et lui dit d’une voix consolante :

« Allons, ne t’inquiète pas ! Nous ne lui permettrons pas de te faire des misères. Et à présent, descendons vite déjeuner…»

Les trois enfants avaient faim. Une agréable odeur de café au lait et de pain grillé montait jusqu’à eux. Ils se hâtèrent de descendre et de saluer leur tante. Elle était précisément en train d’emplir les bols disposés sur la table. À une extrémité de celle-ci, l’oncle Henri était assis, plongé dans la lecture de son journal. Il répondit d’un signe de tête au bonjour de ses neveux et nièce. Les enfants s’installèrent en silence, se demandant si, aux Mouettes, il était permis de parler aux repas. Chez eux, on le leur permettait, mais l’oncle Henri semblait plutôt sévère.

Claude était là, occupée à se faire une tartine de beurre. Elle salua l’arrivée de ses cousins d’un froncement de sourcils.

« Quitte cet air rébarbatif, Claude, lui ordonna sa mère. J’espère que tes cousins et toi êtes déjà devenus amis. Vous aurez tous quatre beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Ce matin, tu emmèneras Annie, François et Mick sur la plage. Tu leur feras les honneurs de la baie et leur montreras les meilleurs endroits pour se baigner.

— Ce matin, je vais à la pêche », grogna Claude.

Son père leva les yeux du journal qu’il lisait.

 

 

 

« Certainement pas, coupa-t-il Pour changer un peu, tu vas te montrer polie et conduire tes cousins à la baie. M’as-tu compris ?

— Oui, papa », dit Claude non sans froncer une fois de plus le sourcil, exactement comme son père.

« Vous savez, oncle Henri, si Claude désire vraiment aller à la pêche, nous saurons bien trouver tout seuls notre chemin jusqu’à la plage ! » proposa Annie. Elle songeait en effet que, si Claude était décidée à se montrer de mauvaise humeur, mieux valait encore se passer de sa compagnie.

« Claude fera exactement ce que je lui ai dit, affirma son père d’un ton sans réplique. Et si elle n’obéit pas, elle aura affaire à moi. »

C’est ainsi que, une fois le petit déjeuner expédié, les quatre enfants s’apprêtèrent à descendre sur la grève. Un petit sentier d’accès facile serpentait jusqu’à la baie. Les jeunes Gauthier le dévalèrent en courant, tout heureux de se dégourdir les jambes. Claude elle-même avait en partie perdu son air revêche et jouissait de la bonne chaleur du soleil qui mettait des reflets dorés sur la mer étincelante.

« Claude, va donc pêcher si cela te fait plaisir ! » proposa Annie dès qu’ils se retrouvèrent sur la plage. « Nous ne dirons pas à tes parents que tu nous as quittés. Nous n’avons pas l’intention de t’ennuyer, tu sais. Nous sommes trois pour nous amuser et si tu ne veux pas rester avec nous, tu es libre.

— Mais nous aimerions bien t’avoir tout de même, si notre compagnie ne te déplaît pas », ajouta François avec générosité.

Tout bas, il jugeait Claude désagréable et mal élevée, mais ne pouvait s’empêcher de se sentir attiré malgré tout par cette fillette aux cheveux courts, au menton fièrement levé, aux yeux bleus brillants et aux lèvres boudeuses.

Claude le regarda bien en face.

« Je vais voir, dit-elle. Je ne me lie pas d’amitié avec les gens parce qu’ils sont mes cousins ou quelque autre stupidité de ce genre. Je me lie d’amitié avec eux seulement quand je les aime.

— C’est exactement comme nous, s’empressa de répondre François. Il se peut que tu ne nous plaises pas non plus, bien entendu !

— Oh ! » s’exclama Claude comme si cette pensée ne lui était jamais venue à l’esprit. « Oui… évidemment… c’est très possible. Il y a un tas de gens qui ne m’aiment pas, je m’en rends bien compte à présent que j’y songe. »

Annie ne quittait pas des yeux la baie couleur d’azur. Au milieu se dressait une curieuse petite île rocheuse sur laquelle on apercevait, tout au sommet, ce qui semblait bien être un vieux château en ruine.

« Quelle île bizarre ! murmura Annie. Je me demande comment on l’appelle.

— C’est l’île de Kernach », répondit Claude en tournant son regard aussi bleu que la mer en direction de la masse rocheuse. « C’est un endroit bien agréable. Si vous me plaisez, en fin de compte, il n’est pas impossible que je vous y mène un jour. Mais je ne vous promets rien. Le seul moyen d’accéder à l’île est, naturellement, d’y aller par bateau.

— Et à qui appartient ce curieux îlot ? » demanda François.

La réponse de Claude surprit tout le monde.

« Il est à moi ! déclara-t-elle. Du moins il sera à moi plus tard ! Ce sera mon île personnelle… et mon château particulier ! »

 

Club des Cinq 01 Le Club des Cinq et le trésor de l'île
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